Récit d’un marathon (Prise 1)

Date de la course : 2021.04.18

Je vais faire comme Steven Spielberg, et puis rapporter ce qui s’est passé avant ma dernière course, c’est-à-dire ma première tentative de marathon, en avril de la même année. L’essentiel du texte qui suit provient de ce que j’avais écrit un ou deux jours après mon expérience.

Je n’avais pas encore pris l’habitude de m’arrêter pour prendre des photos à cette époque, alors j’en profite pour remercier Nicolas J. de m’avoir fait réaliser, grâce à ces superbes captures d’instants présents, à quel point il peut être important de savoir s’arrêter, même en plein durant une course.


Bon ! Allons-y avec un petit récapitulatif avant que tous les souvenirs se soient estompés.

Tout d’abord, un GROS MERCI à JF de m’avoir accompagné durant tout le trajet de ce défi, j’espère que t’as pas trop de « nouveaux » muscles ce matin 😉

Alors voilà, question de suivre les bons conseils de mes amis André & Fred, j’ai décidé de tracer un parcours différent, comme je fais depuis quelques semaines pour mes courses longues du dimanche, alors avec un tracé de 42,2 Km, j’avais l’embarras du choix ! Et bien pourquoi ne pas passer par St-Joseph-du-Lac et profiter de ses magnifiques vergers ?

Donc je devais, au départ, débuter le tout par la piste cyclable, et puis terminer par les rangs au Nord du chemin d’Oka. Mais j’ai décidé, au final, de suivre le judicieux conseil de Fred, et de plutôt débuter avec les dénivelés alors que j’aurais des jambes fraîches. Pour vrai, ça a été franchement plaisant (hormis l’odeur des fermes je dirais), et puis est arrivée la Montée du village… qui monte pas mal longtemps à mon goût en tout cas ! Mais encore là, on peut dire que tout allait bien. Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend, mais tout le monde sait que les jambes travaillent quand même pas mal lorsque ça descend, ce qui fait qu’une fois rendu au Rang Ste-Sophie, les cuisses ont commencé à grincer. Même pas les mollets ou les chevilles, mais bien les cuisses !

L’inquiétude s’est installée alors que je savais très bien que LA côte de l’école secondaire s’en venait, mais qu’à cela ne tienne, me suis dit que j’allais la gravir au ralenti… et oh que oui ce fut au ralenti ! C’était le temps de la pause rendu en-haut, comme à chaque 5 Km, petite bouchée, quelques gorgées d’électrolytes, et puis je repartais. Et là ça descend, ça descend, on est bien, mais les jambes font toujours savoir qu’elles sont gorgées d’acide lactique, alors pas cool du tout on va dire !

Et puis on bifurque par le Parc d’Oka, et là je me dis que je suis enfin sur le chemin du retour, mais calvass, encore là, ça monte, ça descend, ça monte, ça descend, mais y a pus d’jus dans les cuisses… déjà ! J’arrive quand même à me rendre jusqu’à l’intersection qui nous amènera vers Pointe-Calumet, et là je sens carrément le rythme diminuer alors que ça commence à cramper. Une p’tite affaire en-arrière de la cuisse droite (même chose que lors de mon dernier 33 Km), et puis le mollet gauche, comme à son habitude, me laisse savoir qu’il n’est pas content. Je continue de prendre mes bouchées à chaque 5 Km, mais ça me roule un peu dans la bouche, et on dirait que l’eau ne désaltère pas tant.

Dépassé les glissades d’eau, première marche obligée, la nausée s’installe pour de bon, et je commence à fonctionner « par étape » : Rendu à la barrière, je recommence à courir. Rendu à la p’tite butte, je prends une pause, pas question de monter ça en courant ! Mais là il me reste encore tellement de Km à parcourir ! Je revois en boucle les vidéos de gens arrivés au fil d’arrivée d’une course, qui s’effondre, incapables de traverser le fil, et je ne veux pas que ça m’arrive, je veux juste compléter le trajet !

Alors petites courses, longues marches, je répète le manège jusqu’à arriver à l’ancienne gare de Deux-Montagnes, et puis là plus rien à faire, les cuisses et LE foutu mollet gauche qui me hurlent dessus juste à descendre une chaîne de trottoir, je capote ! JF va porter son vélo à son camion et revient en courant avec sa gourde d’eau que je cale presqu’à moitié je dirais. Oh que ça a fait du bien !

Et puis là, le Boulevard Deux-Montagnes, c’est pas là qu’il y a les plus gros dénivelés dans les environs, mais quand il te reste à peu près 5 Km à parcourir, que t’es scrap comme c’est pas possible, et bien tu la trouves rushante la côte !

Je revois encore les gens, dans leurs autos, qui nous laissaient passer aux intersections, et qui devaient se dire : Calvass, bougez-vous l’cul un peu ! Mais non, pas possible, j’avais tellement cette crainte, toujours, que mes jambes se mettent tout simplement à ne plus me supporter… Cette crainte ? En fait, j’avais carrément la chienne de m’effondrer.

J’entends encore JF me dire que ce n’est pas aujourd’hui que je vais battre qui que ce soit sur le segment qui passe en-dessous de la 640 (ma montre venait de m’aviser que le segment débutait)… En plus que c’est mon ami André qui a la position en-avant de moi (j’le sais parce que son nom s’est écrit sur ma montre), je me dis que ça sera pour une prochaine fois.

C’est sur René-Lévesque (toujours en D+) qu’on a atteint le Km 42, que j’ai eu ce sentiment de satisfaction, mitigé, mais tout de même très content d’avoir parcouru la distance.

La prochaine fois ça ira mieux !

Récit d’un marathon (Prise 1)

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