S’il est vrai que les vidéos musicales pullulent sur le web, rares sont celles qui arrivent encore à m’atteindre émotionnellement parlant. Et parmi les nombreux groupes que j’écoute, Eluveitie a réussi à pondre un petit chef-d’œuvre d’anthologie, à mon avis, qui transmet, non seulement des émotions, mais des images vraiment très fortes.

Je ne sais pas combien de fois j’ai pu regarder la vidéo avant d’arriver à écrire toutes mes interprétations, car comme on s’en doute, la technique du bombardement d’images, dans le plus court laps de temps, est bien sûr utilisée ici.

Et comment dire, ça commence vraiment raide, avec cette main plutôt étrange qui tient une sphère avec des reliefs qui nous font penser à la planète Terre, pour laisser place très rapidement à une série de flashs plus horribles les uns que les autres des endroits, assurément, les plus pollués. Ajoutez à cela les teintes grisâtres, et la nausée s’installe d’entrée de jeu, avec à peine 10 secondes d’écoulées. La table est mise si l’on puit dire !

Arrive ensuite cette créature qui tenait ladite sphère, et comme s’il jetait l’éponge, il la laisse tomber, n’en pouvant probablement plus de nous voir saccager ce joyau.

Le chanteur fait son entrée, les yeux fermés, la tête baissée, il semble réciter une prière.

Puis gros plan sur le groupe dans son intégralité, et comme d’habitude, ça en fait du monde ! À noter qu’ils ne sont pas moins de 8 à 9 musiciens habituellement.

Mais cette fois-ci c’est la chanteuse qui occupe tout l’espace, et me donne l’impression d’avoir le rôle de la sorcière des bois, toute frêle, et surtout très fragile, alors qu’elle commence à chanter sa complainte, comme si elle ne voulait pas que la colère, suscitée par les images précédentes, prennent préséance sur celle de la tristesse qui restera bel et bien jusqu’à la toute fin de la vidéo.

Et puis les corps submergés sous l’eau brouillée, toujours aussi bleutée que le restant de la vidéo, les yeux fermés, comme s’ils n’étaient pas conscients encore de leur état précaire. Et bien sûr, les détritus qui tapissent toujours les images, je comprends bien l’époque actuelle, alors que les masques recouvrent certains visages, jusqu’à ce que les yeux s’ouvrent sur la situation présente. Mais quelle est cette situation présente ? Celle où il est trop tard, celle où je suis déjà en train de me noyer, celle où je dois surtout penser à sauver mes enfants de cet Enfer que nous avons créé.

Et alors que pas un, mais deux chalutiers sont à vider les océans de ses poissons, ce dernier semble vomir le pétrole qui aurait été déversé en son sein.

Les gens s’éveillent, laissant tous échapper leur dernier souffle avant de remonter à la surface, et toujours ce regard de panique qui les habite, puis finalement je me retrouve à l’extérieur à me surprendre d’inspirer profondément alors que les gens commencent à vouloir s’extirper de leur situation dramatique.

Le focus revient au groupe, et puis il y a ce solo à la guitare qui cadre parfaitement avec les dernières images, agrémenté par ces accords très saccadés qui donnent le pas au restant de la vidéo.

Les gens y arrivent, je commence à y croire, puis arrive cette femme avec son enfant qu’elle tient à bout de bras, tout ce qu’elle cherche à faire, c’est tout d’abord de le sauver, puis elle sombre dans les eaux noires. Et le visage de ce petit garçon, une larme sur sa joue, les yeux paniqués de voir sa mère disparaître, et là la musique qui se calme.

Le solo de violon qui, ma foi, me laisse totalement pantois. Alors que si j’isole uniquement les notes de l’instrument, j’ai l’impression d’entendre un rigodon. Mais amalgamé à toute la mélodie, je ressens encore plus toute la tristesse véhiculée, jusque-là, par la chanteuse. Je me dis que possiblement la cornemuse, et la vielle à roue viennent jouer un rôle dans tout ce scénario musical, mais bon… Et à noter que j’ai beau fournir des efforts énormes, je n’arrive aucunement à entendre la harpe.

Puis on a ensuite droit à la flûte, pendant un bon moment, qui semble vouloir renchérir sur tout ce que le violon a su nous transmettre, puis le chanteur et sa voix d’une sécheresse à me faire gercer les lèvres instantanément, nous fait à son tour un solo de quelques secondes, avant de laisser la parole à la chanteuse jusqu’à la toute fin, l’accompagnant en arrière-plan.

S’ensuit une marche dans cette forêt brumeuse, pieds nus, et c’est la rencontre entre ces rescapés et ceux qui sont arrivés, à force de musique, à les amener au point de départ d’une nouvelle aventure, alors qu’il ramasse la boule laissée tombée au tout début.

Les émotions musicales

MK007


Je suis le Superhéros de ma vie ! / Je ne m'ennuie jamais ! / Un tien vaut mieux que deux tu l'auras !


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