FA — Epilogue

S’il est vrai que de tous les groupes que j’écoute, Rammstein remporte haut-la-main la palme du groupe le plus créatif, il n’en demeure pas moins que, dans la vie de tous les jours, le groupe qui vient, à tous les niveaux, me chercher le plus, demeure Fleshgod Apocalypse.

La chanson n’est pas si récente, ni même la vidéo en soi, mais allons-y quand même avec mes impressions.

I’ll touch your heart again / Waken the cold lonely dreamer / I will illuminate your soul / Wounded by emptiness / Please take me far from this land of pain / Now, on the waves of the sea

Vidéo Vs Chanson

Il est à noter que si vous écoutez tout simplement la chanson, vous manquerez la très jolie intro qui vous amène lentement mais sûrement vers cette magnifique chanson. C’est d’ailleurs également le cas pour la chanson «The Violation».

La vidéo débute donc avec cette jolie mélodie jouée à la guitare classique, et une imprenable vue sur un superbe plafond. Oh, et puis ces murs à faire rêver… Le musicien est placé directement en face de l’ouverture lumineuse et brumeuse de la pièce, ce qui le fait donc apparaître en contre-jour. Mais surtout, le cadrage de l’image est parfaitement centré, ce qui satisfait amplement le besoin naturel de mon cerveau. La caméra se déplace lentement vers la gauche le temps de quelques secondes seulement pour nous laisser comprendre que la lumière se trouve à l’extérieur.

Les images défilent enfin à un rythme complètement contraire à tout ce que l’on voit habituellement. C’est lent et agréable, et j’ai le temps de voir les détails de la pièce durant plusieurs secondes.

Jusque-là, tout s’écoute très bien, puis embarque brutalement le “vrai son” du groupe. Batterie, piano, guitare, chanteuse et basse font leur entrée à tour de rôle. Et ce plancher carrelé qui amène, encore une fois, une symétrie si satisfaisante. On entrevoit finalement le chanteur, sans instrument, à travers le carreau d’une fenêtre, à travers cette brume épaisse qui semble vouloir l’absorber avant qu’il ne fasse son entrée dans la pièce.

Tout est beau, mais semble être défraîchit et malpropre à la fois, au bas des murs, ce qui cadre plutôt bien avec les allures cadavériques des musiciens. Puis la voix magnifique de la chanteuse vient adoucir l’état de choc dans lequel on peut possiblement se trouver. Et dès lors qu’elle termine son couplet, le chanteur embarque avec toute la rage au ventre qu’on peut lui connaître.

À un certain moment, on peut deviner la froideur des lieux par l’eau qu’on voit s’échapper de la bouche de celui qui semble réciter une prière, et qui rejoint un peu les paroles de désolation du chanteur. Tous les musiciens semblent alors profiter de cette douce pause jusqu’au moment où la chandelle est éteinte.

Il y a également ce long escalier, tout en blanc, qui est emprunté par les deux membres du groupe qui sembleront s’affronter tout au long de la pièce. Et est-ce utile d’écrire qu’il est parfaitement centré ?

Et puis arrive cet interlude exécuté au violoncelle, toujours accompagné par le pianiste, et puis enchaîné par un solo à la guitare, mais auquel participent, en quelque sorte, la chanteuse et le chanteur. Alors que nous tournoyons autour d’eux, les deux protagonistes se font face et semblent échanger sur la rage de l’un, et l’espoir de l’autre, en un perpétuel mouvement de douce confrontation.

Le chanteur, qui a toujours l’air aussi dominé par une rage profonde, crache sa colère, et s’ensuit alors une complainte du guitariste qui s’aligne à la perfection avec les litanies vocales précédemment entamées. Bref, je n’ai jamais entendu un solo interprété à trois de cette façon. Et tel le dernier mouvement de la neuvième symphonie de Beethoven, je ne m’en lasse jamais !

Les frissons sont toujours présents à chaque fois que l’avant-dernière note du solo est jouée, elle qui est parfaitement accordée avec la voix de la chanteuse.

L’image ne dure qu’une fraction de seconde, mais l’on peut clairement voir, lors du départ du chanteur qui semble juste lâcher prise et tourner les talons, alors qu’elle approchait sa main de son visage, comme pour le consoler, que ses deux bras tombent le long de son corps alors qu’elle semble si triste de le voir quitter les lieux. Elle aura donc échoué dans sa quête de le retenir.

FA — Epilogue

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