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Parce que tout commence toujours avant la journée fatidique! D’autant plus que j’avais participé au marathon de Montréal la semaine précédente, inutile de dire que je savais que ce deuxième marathon, en sept jours, allait être tout un défi ! Alors que j’ai réussi mon meilleur temps sur marathon dimanche passé, je voulais donc seulement arriver à compléter PTDN en un seul morceau.

Et depuis dimanche que j’éprouvais des problèmes avec ma montre qui se déchargeait continuellement, j’ai décidé de la réinitialiser vendredi, et j’ai passé une bonne partie de la journée samedi à la reconfigurer, pour finalement la voir mourir le matin même de la course. Qu’à cela ne tienne, j’allais utiliser une appli de mon téléphone pour me tracer.

Je m’étais inscrit pour faire le trajet vers le départ à bord d’un des autobus, et c’est sur la 15 que j’ai comme eu un mini moment de panique : Mais coudonc, il roule donc bien longtemps cet autobus ! C’est que je dois faire le chemin du retour par moi-même là !

Enfin ! Rendu sur place, je m’attendais à avoir un petit frisson à cause de la température fraîche, et puis non. J’ai pris le temps de me promener pour profiter de la beauté des décors avoisinants, y compris la Rivière Nord qui passait tout près.

Sujet très peu élégant pour initier une question, mais tout de même, je me lance : Les toilettes d’avant-course, vous les visitez souvent ? Parce que moi je suis encore estomaqué du nombre de fois que je peux les visiter (chez moi et sur place).

Les départs ont été rapprochés, alors 8h10 tapant, et quand je dis tapant là, je vous garantis qu’il n’y avait pas de niaisage avec la gestion des vagues ! Le p’tit monsieur avec son cornet, il était assez sérieux merci !

Je suis alors en mode très TRÈS relax. Je démarre l’appli sur mon téléphone, et je ne mets pas de musique car je veux être bien certain de ne pas manquer de batterie sur mon cellulaire, d’autant plus que je sais que je veux prendre quelques bonnes captures.

Je suis étonné de voir régulièrement les gens, sur le parcours, pour nous encourager. Et très souvent en nous appelant par notre prénom… Totalement génial !

Alors voilà, je suis en mode où TOUT le monde me dépasse. J’analyse à fond mes sensations parce que je veux vraiment juste être bien certain que mes jambes tiendront le coup jusqu’à la fin.

J’ai la gorge sèche. En fait, j’ai la gorge sèche depuis que j’attends au départ, alors je suis content, aux environs du Km 3, quand je peux me caler un bon shooter d’eau dans le gosier.

Et je me dis que je vais trouver ça difficile de faire le récit de mon parcours alors que je n’ai pas de montre pour savoir où je suis rendu. Mais qu’à cela ne tienne, je continue à m’analyser minutieusement. Le tendon se porte bien. Les mollets se portent bien. Les cuisses me supportent à merveille, la vie est belle !

Alors que le début du parcours est asphalté, on ne met pas trop de temps à rejoindre le sentier en poussière de roche, et je réalise à quel point je suis donc silencieux quand je cours. En fait, je ne m’entends pratiquement pas courir, mais oh que j’entends très bien ceux qui semblent vouloir se freiner à chaque enjambée. Une poussée pour aller de l’avant, et l’autre pied qui atterrit tel un ski alpin qui ralentit l’allure. J’ai mal aux jambes pour eux, d’autant plus que j’entends certaines personnes qui semblent déjà avoir des difficultés à respirer.

Je réalise à quel point mon récit relate ce que j’ai entendu, car habituellement j’ai de la musique plein les tympans. Alors là j’entends aussi les 2 gars qui se mouchent continuellement dans l’vide. Ça ne me dégueule pas particulièrement, mais je me dis qu’il pourrait tout aussi bien faire ça à l’inverse que ça ne risquerait pas d’asperger qui que ce soit. J’ai croisé de nouveau un des deux gars vers la fin. Oui, lui avec le chapeau blanc et le chandail noir… Eh bien il n’avait pas arrêté son p’tit manège 😂

Depuis que je suis inscrit à ces deux marathons, je me suis répété que j’allais le faire en mode très TRÈS relax. Et je l’ai donc répété ad nauseam à tous ceux qui voulaient bien l’entendre. Je crois qu’à quelque part, je voulais aussi, et surtout ME convaincre de le faire de cette façon. Mais je ne suis pas capable de me faire à l’idée d’arrêter pour capturer ces décors enchanteurs. Cependant, je dégaine mon téléphone, et je fais une Geneviève de moi-même. Alors que mes jambes continuent de me faire avancer, je capture plus qu’il n’en faut.

C’est avant la mi-parcours que je sens que le marathon de Montréal me rattrape, alors que je sens mes cuisses déjà travailler. Ça m’inquiète un peu, mais pas tant. Je me dis : On verra jusqu’où ça va me mener. Disons que je me sens vraiment très zen avec ma situation.

Comme je disais, les gens sont très présents pour nous encourager, et à chaque fois que j’entends mon prénom, je lève la main, comme pour saisir la parcelle d’énergie qu’ils veulent bien m’envoyer, et puis je la ramène vers mon cœur. Je reste persuadé que ça m’a aidé à compléter le trajet.

Je crois que c’est un peu dépassé la mi-parcours, une fois que je me suis arrêté pour une pause pipi, que je me suis laissé absorber dans ma bulle d’introspection où j’ai tant de discussions. Et je sens mes pas tel un métronome qui m’amène toujours plus près de mon but.

Je suis alors à 5 Km de la fin, et j’ai cette femme qui me clanche, mais pas avant de me rappeler qu’il reste «juste» 5 Km. Je suis bien d’accord avec elle, et j’essaie de ne pas trop me laisser décourager par son allure vive, alors que j’ai l’impression d’avoir les pieds qui traînent dans la mélasse, surtout en me comparant à elle. Un petit coup d’œil furtif, quelques minutes plus tard, et je ne la vois déjà presque plus au loin. Ouf ! Elle est vraiment hot !

Nous sommes alors dans St-Jérôme, et à chaque croisement de rues, plusieurs personnes nous encouragent. Je continue de sentir l’énergie qui m’habite, et puis il ne reste que 4 Km, et ça roule bien dans mon cerveau aussi. JAMAIS je me suis demandé pourquoi je faisais tout ça !

Je suis maintenant très confiant… Que dis-je ! Je suis convaincu de pouvoir terminer la course alors qu’il ne reste que 3 Km… Et comme je dépasse la pancarte du 3 Km, c’est donc dire que je tombe dans le 2 Km et des poussières, et ça va toujours bien, je continue à rattraper et dépasser des gens.

Et il y a ce monsieur qui nous dit qu’après la prochaine intersection, il ne va en rester que 2. C’est donc dire que j’enjambe littéralement les dernier mètres de cette course extraordinaire.

J’entends aussi ce gars, avec sa blonde peut-être, qui lui dit qu’elle ne doit pas lâcher, qu’il voit la ligne d’arrivée, qu’il faut donc persévérer. Calvass, ce n’est tellement pas le temps de lâcher, mais parfois c’est tout le corps qui veut juste faire un immense «shut down» !

Et moi je file comme si j’avais un immense vent de dos. J’ai du ressort encore dans les jambes. Je suis le premier étonné en fait. Et quand je vois la ligne d’arrivée, je suis même en mesure de me mettre en mode sprint où je dépasse 1 ou 2 coureurs à vive allure.

Et je vois, au tableau indicateur, 3:46… Je sais que je suis parti 10 minutes très TRÈS précisément après le premier départ. Je ne suis pas fort en maths, et je me sens carrément dans les vaps, mais je n’ai pas trop de difficulté à faire le calcul dans ma tête. Je regarde Cleaudine qui est venue m’accueillir, et je lui dis que je crois avoir réussi à faire 3h36, soit 4 minutes de moins qu’à Montréal, 7 jours auparavant. Elle me montre son téléphone et me confirme, SportStats indique 3h36m32s 🤩 Je capote !

Et en bonus, comme si ce n’était pas assez, j’ai eu un bon gros total de zéro crampe durant tout le parcours. Le mollet gauche ? Le foutu mollet gauche qui m’en a fait baver aux pompiers, et qui m’en a fait voir un peu à Montréal ? Rien ! Et quand je dis rien là, c’est rien pantoute !

EN PASSANT…

Ne cherchez pas mon tracé, ni sur Strava, ni sur Garmin, car mon téléphone n’a tout simplement rien enregistré. L’application que j’ai utilisée était complètement gelée à mon arrivée. Alors est-ce que c’est comme si je n’avais jamais couru compte tenu que ce n’est pas dans Strava ? 😂

LA LEÇON À RETENIR

J’ai parcouru les Km qu’il fallait durant mon programme, et ensuite je dois juste laisser courir mes jambes comme elles l’entendent.

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